Qu’est-ce que le Partenariat de Ouagadougou?
Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé lors de la Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale tenue à Ouagadougou au Burkina Faso en février 2011 par les 9 gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers pour accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo.
Le Partenariat de Ouagadougou est basé sur deux principes. Il mise sur une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays et également sur une collaboration et coopération aux niveaux national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale
L’objectif principal du Partenariat est d’atteindre au moins 2.2 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes de planification familiale dans les neuf pays concernés d’ici 2020. Cet objectif peut paraître faible à vue d’œil mais il est en réalité très ambitieux vu le contexte des pays caractérisé par les faibles taux de prévalence contraceptive, les barrières socioculturelles, les systèmes de santé déficients, un engagement politique timide et peu de financement.
L’ensemble des partenaires techniques et financiers soutiennent cette Initiative. Le groupe clé des partenaires est constitué de l’Agence Française de Développement (AFD), l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), la Fondation Bill & Melinda Gates et la Fondation William et Flora Hewlett, Ministère Français des Affaires Etrangères, Fonds des Nations Unis pour la Population (UNFPA et de l’Organisation Ouest Africaine pour la Santé (OOAS).
Contexte de Création
En Afrique de l’Ouest, deux cent vingt-cinq (225) femmes meurent tous les jours en donnant la vie, et pour chaque femme qui meurt, il y a environ trente (30) autres qui souffrent d’infirmité. Ces taux de morbidité et de mortalité entrainent dans la sous-région près de cinq milliards de dollars de pertes de productivité.
Cette sous-région est également caractérisée par des taux de fécondité les plus élevés au monde avec une prévalence contraceptive très faible et un indice synthétique de fécondité extrêmement fort. Environ 25% des femmes mariées âgées de 15 à 49 ans, souhaitent espacer ou limiter les naissances mais n’utilisent pas de méthodes contraceptives modernes essentiellement du fait de l’inaccessibilité des services de planification familiale.
En Afrique de l’Ouest, comparativement aux pays anglophones et lusophones, les pays francophones présentent les plus forts taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile, les plus forts indices de fécondité, les plus faibles taux de prévalence contraceptive
De plus, l’aide aux pays francophones de l’Afrique subsaharienne pour les interventions de PF reste très faible. Entre 1997 et 2007, cette aide est estimée à 0,86 dollars EU per capita comparée à 1,25 dollar EU per capita pour les pays anglophones et lusophones.